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Critiques rédigées par Arnaud

 

Dévorer les ténèbres (Richard Lloyd Parry)

note: 5Un vrai "page turner" Arnaud - 10 décembre 2020écoutez

Un livre que vous ne pourrez plus lâcher… La formule est quelque peu galvaudée, trop souvent utilisée par des publicitaires peu scrupuleux qui, à tout prix, veulent vous vendre les fameux « page turner »… Et pourtant dans ce cas précis, je l’ose cette expression, mieux je la revendique, je prends le pari de la satisfaction garantie ! "Dévorer les ténèbres" est un livre qui, une fois commencé, ne peut être abandonné ; il ne peut être qu’englouti, avalé, dévoré même pour faire écho à son titre. Il est en effet impossible de ne pas vouloir savoir ce qui est arrivé à cette jeune anglaise l’été de ses 21 ans… Nous sommes en 2000, Lucie Blackman vient de débarquer au Japon, elle est grande, blonde, pleine d’ambitions et d’espérances mais aussi criblée de dettes… Elle va bientôt découvrir qu’elle peut user de ses charmes dans des bars de Roppongi, le quartier chaud de Tokyo, et gagner de l’argent en se contentant d’être ce qu’elle symbolise : une conquête, un faire-valoir pour des hommes qui aiment afficher leur pouvoir de séduction sur les femmes occidentales, aussi factice soit-il. Attention, n’allez pas croire que la jeune femme se soit livrée à la prostitution. Il s’agit d’autre chose, en l’occurrence d’un panel de relations tarifées qu’on ne trouve qu’au Japon, pays où tous les rapports humains sont codifiés de manière extrêmement précise, s'inscrivant très souvent dans des formes rituelles ancestrales. Mais comme partout la nature humaine a ses failles, ses zones d’ombres inavouables, celles qui inexorablement glissent vers le mal absolu et lorsque la jeune femme disparaît, le pire est à craindre. Et le pire est à venir. Si le livre est avant tout une enquête dense, incroyablement documentée, il est aussi et surtout une immersion au cœur de cette fascinante société japonaise, oscillant sans cesse entre bienveillance absolue et rigueur implacable, ainsi qu'une découverte de son système judiciaire au fonctionnement ahurissant pour les européens que nous sommes. A mon humble avis, le meilleur « page turner » de l’année… et tout y est rigoureusement vrai !

Renegade (Dylan Leblanc)

note: 5La classe américaine Arnaud - 2 octobre 2019écoutez

Quand on vient au monde en Louisiane, qu’on assiste, enfant, aux concerts de son géniteur et que la ligne d’horizon s’appelle Muscle Shoals, il est peut-être difficile d’échapper à un destin tout tracé, celui de devenir musicien. Dylan LeBlanc n’a rien fait pour s’éloigner de cette destinée, au contraire il s’y est roulé de tout son soûl, de toute son âme… Un peu trop fort d’ailleurs, puisque celui qu’on présente comme le nouveau Neil Young n’a pas évité les pièges les plus évidents : alcool, dope, alcool et dope encore. N’empêche, depuis son premier album paru en 2010, l’homme tisse une œuvre superbe, forte, poignante, lyrique, digne de ses prestigieux prédécesseurs. Le dernier disque en date, disponible depuis peu dans les rayonnages de la bibliothèque départementale, judicieusement intitulé Renegade, est tout simplement magique… et je pèse mes mots. Une voix solaire teintée juste ce qu’il faut par les affres de la vie, des guitares tantôt acérées, le plus souvent aériennes, des mélodies à la fois limpides et travaillées et surtout une poésie, une poésie bien à lui, celle des cavaliers solitaires qui errent depuis des siècles dans le désert à la recherche d’une oasis imaginaire. C’est simple et beau, comme ce « Lone rider » qui depuis la réception du disque ne quitte plus mes oreilles énamourées.
Arnaud.

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